Bye bye Lycée

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Cet après-midi, tes grilles se sont refermées. Une belle page de notre histoire vient de se tourner. Pourtant, entre nous, ce n’était pas gagné d’avance.

Au début, je te détestais, toi qui refusais d’accueillir mon trésor belge dans tes murs de république. J’en ai pleuré des larmes de maman déracinée. Je comptais tellement sur toi pour nous faciliter l’intégration. Puis, finalement, ton cœur s’est adouci, tu nous as consolés en nous ouvrant ta porte.

Tu es devenu pour moi cette petite île refuge de francophonie au milieu d’une mer de charabias.

Pour faire oublier notre différence, je me suis efforcée de ravaler mes septante et mes nonante. Pas toujours, car, mélanger les torchons et les serviettes, ça crée aussi des fous rires et de belles amitiés.

J’emporte avec moi l’image de Fifi perdu au milieu de tes 1800 élèves dans la cohue matinale. Je rirai encore longtemps de ton système de scanning d’élèves par une petite surveillante experte ès-morphing.

-Oui, oui, le p’tit blond là, il est à moi. On a le même nez ! Laissez-le sortir, s’il vous plaît.

Il n’y a pas à dire, nos enfants étaient bien gardés…

Je serai éternellement reconnaissante à tes 3 drôles de dames instits qui ont conduit Fifi du stade gribouillage au stade conjugaisons, en lui apprenant à sculpter du Niki de Saint Phalle et à peindre du Miro.

Je ne te tiendrai pas rigueur de lui avoir aussi dévoilé mon incompétence culinaire en faisant de lui, le seul élève à trouver ta cantine délicieuse et à s’y goinfrer tous les midis…

Continue à veiller sur ses copains venus des 4 coins du monde qui, mieux que tous les cours de religion ou de morale lui ont appris la vraie richesse de la multi-culturalité.

Tout n’a pas été aussi rose que la couleur de tes murs. Il y a eu des jours où je ne pouvais pas te voir en peinture.

Mais, au final, je te remercie d’avoir été le vrai phare de toute cette aventure.

Bye bye Lycée…

Les petits mots sont ferm�s.