L’instinct de compétition
Ce matin, je me lève brusquement. Une phrase de l’invitation me revient en mémoire. « Nous vous invitons à 16h pour un défilé avec élection du plus beau déguisement! ». Horreur ! Ma fille de 2,5 ans allait devoir défiler et serait cotée ! C’est ridicule, me dis-je pas question que j’entre dans ce jeu malsain.
Pourtant, un stress tenace s’empare de moi. Tous les défauts de la robe recyclée me sautent aux yeux. J’impose alors à ma chérie une séance d’une demi-heure de maquillage : bleu sur les yeux, rose sur les joues, rouge à lèvre et vernis sur les ongles ! Je lui enfonce le diadème sur la tête et pleure quand, 10min plus tard, elle le jette par terre trouvant qu’il la serrait trop fort.
Prise de panique en imaginant la fortune dépensée par les autres parents pour faire de leurs rejetons LE gagnant, je retourne chez le « chinois » pour trouver un accessoire qui pourrait rendre la déguisement de fifille moins amateur. J’achète un magnifique boa en plumes roses que je lui entoure sans ménagement autour du cou. Malheur, ce foutu reptile recrache toutes ses plumes sur mon pull noir. Maudites usines chinoises et maudite-moi de m’être laissée plumée!
Comme c’est étrange cet instinct de compétition. Pourquoi m’est-il tombé dessus ? Un manque de confiance en mes compétences de mère ? La peur du jugement des puéricultrices et des autres parents ? Le besoin que ma fille soit la plus belle pour me rassurer moi? La culpabilité de la faire garder?… Probablement un peu de tout ça….
A quatre heure, Fifille a défilé fièrement dans son tutu rose Elle savait qu’elle était Miss Monde dans les yeux de sa mère. Moi, j’ai retenu un éclat de rire en découvrant la puéricultrice déguisée en Blanche neige ménopausée. Après tout, le but du Carnaval, c’est aussi de rire de soi-même, non ?
Et vous, arrivez-vous à ne pas trop vous prendre au sérieux ? Même dans les pires compétitions ?