Ca fait partie du job de parent que d’emmener sa progéniture à la découverte de la faune exotique. Comme, de nos jours, le zoo c’est démodé, nous nous sommes retrouvés, à l’insu de notre plein gré, dans un « safari parc ». Une aventure grandeur nature annonçait la publicité, elle ne croyait pas si bien dire…

– y’aura des gi-gaffes maman?
– Oui, ma chérie, et des ouistitis comme toi aussi

Dans ce genre de parc, l’attraction vedette est, bien entendu, le safari lui-même. Il consiste à regarder des animaux vivre en pseudo-liberté dans une savane reconstituée depuis des cages pour Homos Sapiens tirées par tracteurs. Heureusement, il n’y a pas encore de distributeurs de cacahuètes pour quadrupèdes, sinon le lunch serait compris dans le prix.

Nous voici donc tous les 4 à bord à admirer : gnous, gazelles, biquettes à longs poils, biquettes à courts poils, biquettes à moyens poils, autruches friponnes noires, autruches friponnes grises, autruches qui courent, zèbres qui sympathisent avec le tracteur habillé comme eux.

-Regarde maman ! Il m’a léché la main!
-Oui chéri, mais remets ta casquette, c’est un lama. Ca crache les lamas! Trop tard…C’est pas grave, tu te laveras les cheveux ce soir…

A ce moment-là, une mouche exotique a dû piquer notre chauffeur édenté. Il a démarré brusquement en nous envoyant une bonne dose de CO² à la figure. Pressé par sa pause de midi, il a poursuivi la visite en mode rallye. Fifi s’amusait comme un fou. Moi, nettement moins. Je rebondissais dans tous les sens avec Fifille effrayée sur les genoux.

– Et là, c’est quoi dans l’eau maman ? Hurla Fifi
– Des rhino….aaaahhhhhhhaaaa

La remorque venait de verser contre un talus… Je me suis retrouvée en-dessous de, dans l’ordre: Fifille, Mr Monchéri, Fifi, un homme obèse dont j’aurais préféré ne jamais être aussi proche. Heureusement, le versement s’est fait en douceur, aucun bobo à déplorer.

Le guide est venu nous ouvrir les portes et nous sommes sortis. Les Rhinocéros semblaient ravis : « enfin un peu de spectacle » ! Quand aucune barrière ne vous sépare de tels mastodontes, vous touchez à la réalité de la mouche qui voit la tapette sortir de l’armoire.

Je serrais Fifille dans mes bras. Mr Monchéri tapotait frénétiquement sur son portable pour chercher l’option « coups de feu en l’air pour protéger sa petite famille ».

Quelques gardes sont rapidement arrivés, armés de grands bâtons et nous ont encerclés. J’aurais été plus rassurée s‘ils avaient eu des carabines. Mais bon, c’est vrai que les rhinos semblaient plus se marrer que s’énerver.

Après de très, très longues minutes, une autre « cage » est venue nous chercher. Pour le retour, le chauffeur a bien pris le temps de calculer tous ses tournants. Fifille a donc pu admirer ses gi-gaffes tranquillement…

Je ne suis pas prête de partir en safari au Kenya, moi…

lundi, juin 8th, 2009 - 14:42 -Classé dans Purs DELIRES-Textes et photos soumis à Copyright © .