Peau d’âme
Il y a quelques milliers de lunes, la femme que tout le monde appelait : « Peau d’âme » racontait:
« Elle était là, allongée par terre. C’était une drôle de peau usée, un peu déchirée, rouge par endroits, rosée à d’autres. Intriguée, je l’ai touchée. Je voulais simplement la caresser.
D’un coup, elle a bondit. Elle s’est enroulée autour de moi. Depuis, elle me serre, m’étouffe presque. Je suis prise au piège de cette peau d’âme du passé.
Moi, je n’en veux pas. Elle pique, elle me gratte partout. Elle n’est pas à moi. Je ferais n’importe quoi pour m’en débarrasser. Moi, je veux une peau sur mesure, une peau de grand couturier, une peau qui se laisse admirer, pleine des promesses de caresses à venir. »
Et pourtant:
Chaque soir, elle retirait et pliait soigneusement cette peau qu’elle détestait tant. Puis, loin des regards, elle revêtait une magnifique peau soyeuse. La nuit, elle virevoltait libre et légère. Mais, le matin, une culpabilité venue d’ailleurs la rattrapait et Peau d’âme remettait la peau qui ne lui appartenait pas.
Jusqu’au jour où, un guerrier peau rouge la surpris à la nuit tombée. Il vit la magnifique princesse qui se cachait derrière la peau défaite. La belle, honteuse de cette double vie, se laissa convaincre par le guerrier de laisser la peau d’âme retourner au passé.
La peau sans âme se colla à une tombe et devint pierre.
La belle et le guerrier s’en allèrent heureux vers des peaux à peaux plein de promesses d’avenirs.
Conclusion: Quand le passé vous colle à la peau, laissez tomber votre peau et dansez au son des tamtams.
Et vous? Z’aimeriez pas mieux croire en l’avenir?