Un corps angoissant
Foutue angoisse. Ce corps sans qui nous ne serions rien et dont nous sommes si proche reste pour notre conscience un mystère absolu.
Ah, si nous étions des robots. On ne garderait que notre âme et tout le reste serait de simples rouages bien huilés. Une panne ? Pas de problème, on irait chez un médecin-garagiste. Il brancherait sur nous son PC et d’un simple clic pourrait trouver le dysfonctionnement : « Il vous faut 340mg en plus de Mg pour que l’influx nerveux de Cell3589 soit de nouveau fonctionnel. »
Fini les maladies, les diagnostiques approximatifs. Libérés de toutes ces angoisses, nous pourrions avancer confiants dans la vie. Notre imagination se tournerait vers l’extérieur et nous serions probablement plus créatifs pour traiter les problèmes de nos vies.
Certains diront que sans la peur de mourir, notre vie n’aurait aucune saveur. Foutaise !
Est-ce que c’est parce que ma plaquette de chocolat a une fin que le chocolat est aussi délicieux ? Non ! Ce sont toutes ces infimes molécules de saveurs cacaotées qui se déposent sur mes papilles et qui réveillent de douces sensations présentes et passées. Le fait que la plaquette ait une fin rend mon plaisir plus stressant. Est-ce que j’aurai bien réussi à gouter tous ces délices avant la dernière bouchée ?
La vie c’est comme une plaquette de chocolat ! Dégustons-la en toute conscience et ayons confiance en sa saveur jusqu’au dernier morceau.